L'église de Verneugheol

MEMOIRE sur l'église de VERNEUGHEOL par Jean BOGROS agriculteur La Nérie - VERNEUGHEOL

La paroisse  Saint Martial  de VERNEUGHEOL s'est formée dans le haut moyen-âge autour d'un prieuré ou couvent de l'ordre de Saint Benoît.

L'abbaye Saint Martial de LIMOGES qui l'implanta en ces lieux à la fin du 6ème ou 7ème siècle, voir 8ème siècle, était fort ancienne. Elle fut fondée à la fin du 4ème siècle sous le vocable du fondateur et premier évêque de l'église du Limousin.

L'église date du 10 ou 11ème siècle. Comme la plupart des édifices sacrés de  cette époque, elle est orientée ouest-est. Ainsi le croyant ou simplement le visiteur en rentrant dans le temple a les yeux  tournés vers JERUSALEM, berceau du christianisme.

De la vieille église romane, il ne reste que les deux murs de la nef et le choeur dont la voûte en pierre est en demi-lune.

Trois fenêtres rondes éclairaient le choeur et s'harmonisaient avec le style roman de celui-ci. Lors de la restauration de 1908, ces trois fenêtres furent agrandies, quelque peu déplacées et leurs formes nouvelles en ogive ne s'accorde pas très bien avec le style roman du choeur.

L'arc de l'entrée de celui-ci est légèrement brisé peut-être è la suite d'une restauration ultérieure.

Le choeur et la nef ne sont pas rectilignes, ce qui était fréquent autrefois. Les églises avaient souvent la forme d'une croix, Le choeur était décalé légèrement du côté droit peur rappeler que le Christ sur la croix inclinait la tête du côté où il reçut le coup de lance du soldat romain.

Avant la restauration de 1908, chacun des deux murs de la nef avaient deux[ fenêtres rondes propres aux églises romanes. Elles s'accordaient mal avec la voûte en style ogival qu'on peut dater de la fin du 13ème siècle. Elles furent agrandies, un peu déplacées et leur nouveau style ogival s'accorde avec la voûte de la nef.

Enfin côté sud , à côté du clocher à pignon, il y avait une porte en demi-lune. Elle fut supprimée en 1908. Au-dessus, de l'extérieur, on remarque les traces d'une niche qu'aucun document ne mentionne.

Cette même année , le dallage en pierre fut enlevé et remplacé par une dalle de ciment. Les pierres servirent à recouvrir les murs du cimetière qui venait d'être transféré.

Les deux chapelles sont de la même époque.

Côté nord de la nef, à proximité du choeur, il y avait une porte avec linteau en demi-lune. Elle était murée. Une partie de ce mur, y compris cette porte murée fut démolie pour construire la chapelle dédiée à la Vierge. La pioche du terrassier découvrit sous 10 - 15 cm de terre meuble un dallage en pierre. On peut supposer que le prieuré était là et que les moines utilisaient cette porte pour se rendre à l'église.          .

Côté sud, il y avait une petite chapelle romane réservée à la famille seigneuriale de Barmontel. Ella fut démolie et une chapelle dédiée à Saint Martial fut construite.

Ces deux chapelles en style ogival éclairées chacune par une fenêtre du même genre s'harmonisent bien avec la voûte de la nef.

Les vitraux de ces nouvelles fenêtres sont de la même époque ainsi que la sacristie qui remplaça un petit réduit qui à peu près à la même place en faisait office.

Contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, avec des hauts et des bas , la population aumentait et un jour l'église fut trop petite, En 1730, pour l'agrandir, le clocher à pignon - propre aux églises romanes - fut démoli. Le bâtiment fut allongé de sa largeur et le clocher carré fut construit, lui-même surmonté d'une flèche carrée. On peut supposer que le clocher fut surélevé à partir de la mi-hauteur des fenêtres qui éclairent le premier étage où se trouvent les cloches , mais à une date inconnue.

Cette flèche fut renversée pendant la période révolutionnaire et remise debout après l'orage. En 1888, elle fut remplacée par une flèche plus haute et de forme octogonale. Récemment - 1982 - la commune a fait refaire la toiture, une souscription publique aidant, elle fit électrifier les cloches.

La porte ouest, la seule qui subsiste aujourd'hui, en style ogival, est de la même époque que le clocher.

Au-dessus, il y a une petite fenêtre ronde qui ne s'accorde pas très bien avec le caractère ogival du portail. Elle fut ouverte lorsque M. CHARRIER était curé (1843 - 1847). En I933, M. BIGAY remplaça le verre ordinaire par un vitrail en grisaille.

Côté nord, au niveau des cloches , il y a une porte. De l'extérieur, une échelle en fer permettait d'y accéder. Elle fut supprimée au lendemain de la Grande Guerre. Une trappe fut ouverte à l'intérieur. De la tribune, par une échelle en bois, on peut accéder par cette trappe, au niveau où se trouvent les cloches.

A la même époque, la commune fit installer une horloge publique avec deux cadrans à l'extérieur du clocher, un côté sud et l'autre côté ouest.

L'unique cloche se brisa en I859. Elle fut refondue à RIOM.

Avec l'aide d'une souscription publique son poids 250 kilos fut doublé.

La générosité de Guillaume MICHON, décédé à Ribiéras en 1870, permis d'en acquérir une deuxième du même poids que la précédente c'est-à-dire 500 kilos.

La même année - 1877 - une petite cloche - 140 kilos - fut acquise et pris place à côté de ses grandes soeurs. Elle tut remplacée en 1933 par une autre du poids respectable de 900 kilos. La commune accorda une subvention et une souscription publique fut organisée par M le curé BIGAY.

La tribune fut installée par les soins de M. LEGAY curé en 1853 - 1856. Probablement pour accroître la capacité de l'église. La population était d'environ 1.000 habitants.

Le maître-autel actuel fut acquis par M. MIOCHE en 1908. Il provient de la chapelle du pensionnat Godefroy de BOUILLON à CLERMONT-FERRAND.

Deux autels en marbre gris-blanc furent achetés par M. CHALARON curé en 1865 - 1667. L'un offert par la famille d'AUTIER servit de maître-autel. Il est aujourd'hui dans la chapelle de la Sainte Vierge. L'autre tut installé dans la petite chapelle côté sud. Il est dans la chapelle Saint Martial depuis la restauration de l'église en 1908.

C'est cette même année que furent acquis le bénitier et les fonts baptismaux. Les bancs et le confessionnal sont l'oeuvre de M. MOUITON de GIAT.

Le vieux bénitier tut transféré au nouveau cimetière et se trouve au pied de la croix.

Les boiseries qui entourent l'intérieur de l'église depuis 1920 sont de la main de M. COLOMB de ST HILAlRE-les-MONGES.

Précisons aussi  que si en 1908 beaucoup de réparations et acquisitions furent faites , la commune fit à ses frais le gros oeuvre : dallage, fenêtres, chapelles, sacristie, ce fut la paroisse avec les dons des fidèles qui acquit le mobilier et les vitraux.

Avant de terminer ce récit, disons que M. BIGAY dont le pastorat dura 9 ans, fit installer la lumière électrique en 1932 et acquit la même année le Christ qui se trouve dans la nef, côté sud, ainsi que le chemin de croix. En 1955, avec l'aide d'une souscription publique, il dota l'église d'un chauffage électrique.

Il y a plusieurs statues de saints. Deux ont une valeur artistique. Celle de Saint Martial sculptée dans la pierre, offerte par la famille DEYSEMARD en 1937. L'autre sculptée dans le bois, était abandonnée dans le grenier du presbytère. Elle fut restaurée et mise sur le maître-autel par l'Abbé VEDRINE qui resta en repos à VERNEUGHEOL, en 1968 - 1971. Elle représente la Vierge debout tenant l'Enfant Jésus sur le bras. On ignore son origine et peut être datée du 17ème siècle.

En 1933, la commune a fait refaire le crépi extérieur des murs de l'église. Ce travail, comme la couverture du clocher a été fait avec beaucoup de goût.

Enfin en 1966 pour répondre à la nouvelle liturgie, M. GENESTINE, curé d'HERMENT et aussi de VERNEUGHEOL à cette époque, tout en gardant l'ancien, installa un nouvel autel à l'entrée du choeur pour célébrer face au peuple.

M. CHARRIER, curé en 1843 - 1847, avait fait installer une chaire remplacée par une autre en 1908. Celle-ci était en chêne et finement sculptée. Elle disparut, lors du renouveau li turgique, comme tant d'oeuvres d'art, de même quatre lustres qui ornaient notre église. Un éclairait la nef, un autre était à l'entrée du choeur et chaque chapelle avait le sien.

Notre vieille église, probablement millénaire, entretenue, restaurée à chaque génération est un monument de pierre. Quand on voit tout un peuple répondre favorablement aux souscriptions publiques, on peut se demander si elle n'est pas aussi un monument de foi.

Date de dernière mise à jour : 27/04/2016