Histoire de Verneugheol

Merci à Alain qui nous transmet ces informations largement extraites d'un livre écrit en un seul exemplaire par l'AbbéJarrier, curé de Verneugheol de 1869 à 1876

Avertissement : Les passages du livre qui ont intéressé Alain ont été recopiés en tenant compte de la personnalité d'homme d'église qu'avait l'auteur. Ces passages ne correspondent pas toujours à l'idée que nous avons sur tel bien, fait…

L'écriture ancienne s'il y a lieu a été respectée, la nouvelle appellation des lieux qui peut avoir changé est inscrite entre parenthèses.

Topographie

La surface de la commune de Verneugheol est de 3271 ha 22 a 20 comprenant :

  • 708ha 56a 80ca en terres
  • 382ha 59a 50ca en près
  • 504ha 69a 50ca en pâtures
  • 1470ha 67a 30ca en bruyères
  • 204ha 69a en bois
  • 147ha 47a 50ca en jardins

 

Ecriture et prononciation

Depuis 1863, on a semé en pins 425 ha ce qui diminue les terrains incultes de bruyères ; il n’en reste guère que 1000 ha aujourd’hui (1871)
L’altitude de Verneugheol est de 727 mètres.
Ecriture et Prononciation :Verneugheol a subi de légères variantes dans la manière de l’écriture et de le prononcer.On trouve dans les vieux papiers : Verningol - Vernughol - Verneghol - Verneughol puis enfin Verneugheol
D’après certains, Verneugheol dériverait de trois mots latins : Ver = printemps, Nix = neige, Gelu = gelée.
« Ces qualificatifs représentent assez bien les conditions climatiques :placé dans un enfoncement, il recevait un peu plus tôt que d’autres paroisses circonvoisines le printemps, sans être pour cela exempt de la neige abondante,ni encore moins de la gelée qui exerce un empire désastreux.»

Etat civil

Verneugheol a fait parti du canton de Bourg-Lastic jusqu’en 1848, date à laquelle fut crée le canton d’Herment.
Verneugheol compte environ 1000 âmes de population disséminées dans trente deux villages.
Le bourg qui possède l’église paroissiale est un village d’aspect triste. Ilest jeté sur le côté nord de la commune.
Il n’avait après la grande révolution que quatre maisons, il en renfermedix-huit aujourd’hui (1871).

Conditions climatiques

La situation du bourg l’expose à la fureur des vents, en particulier ceux du sud-ouest ou vent de Barmontet (Barmontel). De là aussi l’origine de brouillards épais.
En été, lorsque la nuit arrive, on sent l’humidité pénétrer les habits ; on croirait avoir reçu une légère pluie. Au matin, la terre est recouverte d’une abondante rosée, le brouillard enveloppe dans ses vapeurs malsaines le pauvre bourg. Il ne faudrait pas cependant exagérer les effets pernicieux de cet agent si redouté.
L’habitant du bourg n’est pas plus sujet qu’ailleurs aux fièvres paludiennes. (La fièvre paludienne est l’ancien nom donné à la fièvre intermittente du paludisme que l’on croyait à cette époque produite par les émanations des marais.)
Mais où le brouillard est le plus à redouter, c’est à la floraison des blés. Sans rien exagérer, disons qu’il emporte annuellement la moitié des céréales lorsqu’il ne les enlève pas en entier.
De tous les villages de la paroisse, Verneugheol est sans contredit le plusmal situé. La plupart des autres le sont bien plus avantageusement.
Citons Barmontet, vieille résidence des Comtes d’Autier. Le château, les domaines, les bois placés sur une éminence, offrent un séjour agréable, la végétation y est riche, les récoltes réussissent, les jardins abondent en fruits tels que pommes, poires, cerises, pêches, raisins…
Les positions des villages :

Les Aymards Chassignolles, Coussat La Lignière Angoilat Laveix,Lanéris Montely ne sont pas sans charmes.

Les vieux manoirs de Tessonnières et des Aymards qui tombent en ruines jouissent d’une vue pittoresque et étendue.

Abbaye de Verneugheol

Verneugheol possédait autrefois une abbaye. Elle était placée du côté nord de l’église. Cette abbaye s’appelait « Saint Martial de Verneugheol », elle dépendait
de l’abbaye de Saint Martial de Limoges qui y nommait les prieurs. Le prieuré n’avait aucune habitation en 1288 puisque Pierre d’Herménière, chanoine d’Herment lui fit un legs de vingt livres tournois pour aider à la construction ; cet ecclésiastique donna également une prairie. Serait ce celle dite des chanoines ?
Il est certain que l’église de Verneugheol a été desservie primitivement par un corps de religieux vivant ensemble dans un couvent contigu à l’église actuelle.
Qui a appelé les moines ? Qui a doté leur communauté ? C’est là une question, qui faute de documents restera très probablement insoluble.

Il est possible que la puissante maison Barmontet qui a plus de huit siècles d’ancienneté, n’y soit pas étrangère puisque plusieurs membres de cette famille étaient en plein moyen âge prieurs  de Verneugheol.

Dès le 11 ème siècle plusieurs Villelume de Barmontet sont prieurs, curés, vicaires de Verneugheol.
Au reste, au neuvième, dixième et onzième siècles, les grandes familles se faisaient un honneur de fonder des prieurés, de bâtir des églises. C’est ainsi que furent fondés le chapitre et l’église d’Herment, l’abbaye de l’Eclache. Il n’y aurait donc rien d’exagéré à se reporter à la maison seigneurie de Barmontet pour l’identification de l’abbaye de Verneugheol.
Comment est tombée l’abbaye ? Qui l’a détruite ? Autres problèmes.
Curés de Verneugheol
Avant le 15ème siècle, le prieur de Verneugheol cumulait les titres de prieur, curé, vicaire.
Depuis, voici la liste connue des curés :
- Pierre Rochette vers 1500                                    - Blaise Michon en 1511
- Géraud Sichalon en 1519                                    - Benoit Boutarel en 1540
- Jean Viandon en 1590                                         - François Bauduy en 1612
- Jean Chassaigne en 1630                                   - Jean Peyronnet en 1636
- Martial Giraudet en 1640   mort en 1656 à 48 ans, enseveli dans l’église.
- Blaise Dounion ou legoy en 1656 mort en 1692 enseveli à la porte du choeur de l’église.
- Annet Legoueix ou Legoy en 1673 mort à 45 ans, enseveli dans l’église le 14 mars 1684
- Léger Trotier en 1692                                         - Nicolas Croizet en 1711
- Tixier fin 1741 il ne demeura qu’un an curé de Verneugheol étant aussi curé de Briffons.
- Philippe Decoeurs en 1742                                 - Pierre Paschers en 1760 enseveli dans l’église le 2 octobre 1777
- Pierre Soubre en 1777                                        - Claude Achard en 1795
- François Battut en 1800                                      - François Desortiaux en 1810
- Michel-Marie Charrier en 1843                            - Jean Paulin en 1849
- Jean Barry en 1849 Le prieur est le supérieur du couvent.
- Louis Legay en 1853                                          - Vincent Moranges en 1856
- Antoine Labonne en 1859                                  - Antoine Chalaron en 1865
- Jean-Baptiste Jarrier en 1869 auteur du livre d’où sont extraits ces pages, mort le 6 août 1876 à Verneugheol

Notes diverses

En 1663, le roi Louys XIV conquit la Lorraine. Cette même année la paroisse de Verneugheol perdit ses blés de la gelée le jour de la Saint Barnabé le 11juin.
Le 4 novembre, il se brusla (brûla) à Herment environ cinquante bâtiments d’un feu inconnu. La même année 1663 encore se brusla à Chasardot (chez Ardot) paroisse de Giat, quatre bâtiments et deux hommes.
L’année 1664, il ne fut jamais plus vu de plus furieux tonnerres. En décembre 1664 et janvier 1665 parut dans le ciel une étoile qui faisait une queue d’une extrême longueur. Elle fut vue par le curé Blaise Dounion.  http://www.nostradamus-centuries.com/base.php?chapitre=Centurie+II&fichier=0102046

L'église

L’église de Verneugheol mesure, en 1871, vingt trois mètres de longueur sur cinq mètres trente trois de largeur.
Extérieurement, elle garde des traces de roman byzantin. A l’intérieur, le sanctuaire est roman, la voûte de la nef est gothique.
L’unique chapelle dédiée à la Vierge manque de cachet architectural, c’est une bâtisse informe ajoutée au monument et qui le dépare.
L’entrée est ridicule, elle porte des armoiries grossièrement sculptées des Villelume du château de Barmontet.
L’intérieur de la chapelle conserve l’antique caveau du château de Barmontet.
Depuis la grande révolution (1789) on a cessé d’y enterrer.
Le caveau n’avait rien de remarquable, visité en 1869, on le trouve d’une profondeur de six pieds sur cinq de largeur. Il contenait des ossements. Il fut comblé cette année. On conserva la dalle qui en fermait l’entrée en la mettant au niveau du pavé et qui remplace avantageusement le cailloutage ancien.
Jadis, les croisées présentaient la forme étroite, particulière aux vieilles églises romanes. Mr Desortiaux trouvant son église trop obscure les fit élargir sans goût. Mr Charrier son successeur, en créa une dans le même genre pour éclairer l’autel. La transformation de la porte méridionale en demi croisée date de la même époque.
Les trois portes de l’église dont une (celle de la chapelle) totalement murée sont d’un style gothique fort correct. A la simple inspection, on reconnaît qu’elles sont toutes trois postérieures à l’édifice. On les plaça quand on refit la voûte au 13 ème siècle. Comme la voûte, elles sont en lave de Volvic tandis que la pierre de taille de l’église est en granit du pays.
L’église telle qu’on la connaît actuellement (1871) n’a donc pas été créée d’un même jet. Le sanctuaire seul serait primitif. (Le sanctuaire est l’endroit où se trouve le maître autel).
Détruite en grande partie avec l’abbaye, elle perdit lors de sa restauration sa forme romane. On refit la voûte dans le style de l’époque ainsi que les trois portes que l’on établit dans les vieux murs et par égard pour l’ancien style et surtout par économie, on laissa subsister les vieilles croisées romanes.
Pour la reconstruction de l’église, on s’est servi des ruines de l’abbaye. Le clocher représente un énorme carré. De la largeur de l’église, il a été bâti à deux époques. Les ouvertures sont visiblement récentes. La flèche renflée dans sa base, offre une forme originale mais peu gracieuse depuis qu’on a diminué sa hauteur. Elle a été frappée par la foudre  le 2 juillet 1868 sur l’heure de midi.

Fêtes de l’église de Verneugheol

  • Saint Martial : patron et titulaire de l’église, le 30 juin, il fut ensuite célébré le 3 juillet à cause de la foire de Giat qui tombait le dit jour 30 juin. Il fut ensuite placé au 7 juillet dans le nouveau bréviaire clermontois et sa fête renvoyée au dimanche par concordat du pape Pie ||.
  • Anniversaire de la Dédicace : Fête de l’église le 15 juillet.
  • Fête de la translation de Saint Martin : deuxième patron de l’église le 4 juillet.
  • Sainte Cécile : troisième patronne le 22 novembre.

 

Croix du cimitière

Le cimetière se trouvait en 1871 à droite de l’église. Dans le milieu du cimetière se trouve une croix gothique fort belle et très ancienne.
Elle est en lave de Volvic d’un grain très fin. Elle portait aux revers (à l’intersection des bras) une statuette qui a malheureusement disparu.
Il est fâcheux que lorsqu’on la transporte de la face ouest du cimetière vers le milieu, on ait enlevé la première partie du piédestal qui recevait l’arbrede la croix pour en faire le socle de la petite croix en fer et sans mérite de Saint Martial.

Redevances perçues par l'église

  • Anciennes ressources de l’église

Une abbaye en s’implantant dans les immenses bruyères de Verneugheol dût naturellement son existence au travail des moines qui se mirent à défricher.
Mais en supposant que les quelques prairies et les terres labourables qui composent le territoire du bourg fussent le fruit des labours des religieux et leur appartiennent en propre, cela ne constituait pas de gros revenus et ne permettait pas de nourrir un personnel nombreux .Si l’abbaye eut de l’importance, il fallut répandre ses sueurs à quelque distance car les gelées éternelles de l’endroit allaient à désespérer le zèle le plus opiniâtre. Peut-être des dîmes que payaient les villages n’ont-elles d’autres origines que des
déplacements dans un lieu proche et avantageux. Ces dîmes étaient versées au Prieur de Verneugheol.
A la grande révolution, c'est-à-dire au moment de l’abolition de l’ancien état de choses, l’église de Verneugheol possédait en biens (archives de l’église) :
1) Le pré au dessous de la cure appelé « de l’oche » aujourd’hui possédé par Vazeilles du bourg (1871)
2) Le pré du Montely donné par le seigneur de Bosredon, seigneur des Aymards, à l’église en 1718. Il est enclos dans le patural de Martin du Montely.
3) Le pré dit « de la Nation » acquis par les Souchal de Chassignolles. Il est à l’ouest de ce village enclos dans d’autres prés.
4) Le pré dit « de la cure » au-delà du pont neuf de Verneugheol à droite en montant à Herment. Ce pré fut contesté en tant que propriété aux curés. Le château de Barmontet n’en laissait, dit-il que la jouissance gracieuse à l’église. Il a passé aux mains des Michon de Verneugheol.
5) Le champ de la Sagnette appelé aussi « de la cure ». Il a formé une buige, il touche à la grande route plus deux autres champs dits de la Sagnette en face de la maison d’Auguste Ussel. Ils ont dix boisseaux environ.
Nous ne saurions comprendre dans cette nomenclature le fameux pré des chanoines car longtemps avant la révolution, il avait cessé d’être joui par le clergé.
Nous ne parlerons pas non plus des autres héritages sur lesquels il y avait des fondations puisqu’en payant les redevances, les particuliers en restaient les paisibles possesseurs.
Le pré d’Aygues Rousses était de cette catégorie, il est placé derrière le Glufaret (Glufareix) joignant le pré qui fait suite à leur maison, il est du domaine des poux.
Voila toute la propriété foncière de l’église de Verneugheol. Redevances perçues par l’église Les dîmes : sont la dixième partie de la récolte des produits de la terre. A
Verneugheol, la dîme consistait à prélever la dixième gerbe sur les récoltes des terres ensemencées.
Les assances se faisaient à la criée publique le dimanche devant la porte de l’église par l’office du notaire local 2 en présence du curé et du peuple.
Messieurs les curés et vicaires évitaient par ce moyen l’odieux d’aller euxmêmes recueillir leurs droits. Ils y perdaient en revenus, ils y gagnaient en considération.
Les novailles : Le droit de novailles consistait à prendre une dîme particulière sur les terres communales ou les bruyères ouvertes pendant l’année (terres nouvellement labourée).
Le casuel : rétribution ou aumône consacrée pour les messes, mariages, sépultures…

Les seigneurs de Barmontel

La maison de Barmontet remonte à plus de huit siècles d’ancienneté. Elle portait la fière devise « ni l’âpre, ni le dur ne m’émeuvent » digne des temps chevaleresques qui la concerne. Le château féodal fut détruit en 1440 par Charles Duc de Bourbon. Jean et Claude de Villelume ses propriétaires n’ayant pas voulu tremper dans la conspiration ; après la cessation des troubles, le même Duc de Bourbon autorisa ses deux vassaux victimes de leur attachement à la cause royale à bâtir des tours à la maison de Barmontet, à la fortification des fossés, pontlevis, etc…
Cette reconstruction a disparu, le comte Amable d’Autier a démoli le restant des vieilles tours, comblé les fossés, ôté le pont-levis en sorte qu’il ne reste rien du manoir féodal.
Les constructions récentes de Barmontet lui donnent le cachet des résidences bourgeoises de notre époque (1871).
Barmontet a été possédé successivement par deux nobles et illustres maisons :
- Les de Villelume de 1200 (au moins) à 1710
- Les d’Autier de Villemonté depuis 1710
Les d’Autier de Villemontée se sont adjoints par alliance les Larochebriant du château de Villossanges en 1758.

 

Château de Verneugheol

Le château de Verneugheol situé sur la place au devant de l’église fut vendu nationalement en 1789.
Ce château a appartenu à la famille Chaslus depuis au moins 1329 jusqu’au 5 décembre 1481, date à laquelle la famille le vendit 240 louis à Guillaume de Dayac, maître des requêtes de Louis X|. Celui-ci le revendit en 1510 à la dynastie de Bosredon. Le commandeur Joseph de Bosredon était seigneur de Verneugheol. Il a ensuite été acquis par Gaspard Dubois de Saint Etienne le 23 février 1786. Vendu lors de la révolution, il est devenu en dernier lieu la propriété de Léger Chaput.
Cette résidence a perdu son cachet primitif. La couverture à quatre pentes à dalles schisteuses a disparu et remplacé par un toit de chaume ; les pierres de taille du premier étage ont été enlevées et remplacées par des chassis en bois ; le bel escalier en pierre a disparu, la cave comblée, le salon converti en écurie.
Les maisons Roche et Arnaud faisaient partie des bâtiùments d’exploitation du château.
Le commandeur de Bosredon avait encore à Verneugheol le domaine de Chantagril (Chantagris) et le domaine de Collanges. Il en a joui jusqu’en 1789.
Monsieur de Bosredon était également seigneur de Giat à  cause de sa propriété seigneuriale de Cigny (paroisse de Giat).

Le château de Tessonnière

Teys sonnières (appelé Teyssonneyres en 1350) avait un château féodal. Ce château appartenait en 1330 à Pierre de la Roche Chevalier.
Le château de Teyssonnières ne sera bientôt qu’une ruine. Les tours ont été abattues, les fossées comblés. Ce qui reste est tellement lézardé que l’on craint pour la vie des fermiers qui l’habitent.

Château des Aymards

Le château des Aymards fut bâti en 1684 par Gabriel de Bosredon sur l’emplacement d’un hameau détruit appelé Villevaleix.
La moitié du château est démolie, ce qui reste est dans un état de completdélabrement (1871).
La famille des Aymards (ancienne sans être anoblie) a donné son nom au village où elle habitait. Elle possédait la majeure partie du village. Cette maison comptait parmi ses membres des prêtres, des notaires.
Joseph des Aymards nommé commandant de l’armée de la Loire, chevalier de la Légion d’honneur était un descendant de cette famille. Leur maison bourgeoise (appelée le château en 1980) a été construite à la place d’un village appelé chez Fargent.

Château de Chatonnier

Le nom patois de ce village, traduit en français par château noir, rappelle un manoir féodal totalement détruit.Il n’en reste qu’un amas de pierres.

Notaires de Verneugheol

 Il y avait autrefois un office notarial à Verneugheol.

Liste connue des notaires :

- Gabriel Gaignon en 1590                 - Pierre Gillet en 1598                          - Jchan Gillet (frère de Pierre) jusqu’en 1628
- Toussaint Peyronnet en 1629          - Gorce en 1687                                   - Menudal en 1692

Familles riches

-Les Collanges : Cette maison possédait trois domaines : la propriété des Collanges qui porte son nom, le Gloufareix et un domaine à Chantemerle (paroisse de Sauvagnat).
- Famille Legoy primitivement Legoueix : La souche de cette famille était aux Poux. Elle a donné à Verneugheol des curés, des communalistes.
- Famille Thomas : Cette famille a été fort riche ; elle possédait encore après la grande révolution quatre domaines. A l’heure présente, ses descendants n’ont qu’une modeste aisance au Trabatergue.

Chapelle de Ribièras

Cette chapelle dépendait des chevaliers de Malte de la commanderie de Tortebesse.
C’est en vertu de ce privilège que le chapelain de Lastic allait chaque année à la Saint Jean-Baptiste y officier.
La grande révolution emportera privilèges et usages. Peu après Mr Desortiaux, curé de Verneugheol, la fit démolir. Il prit les matériaux pour aider à paver l’église paroissiale. La pierre d’autel de la Chapelle a servi de seuil à l’entrée de l’église. Lors du dallage en ciment de l’église en 1908, cette pierre a été emmenée au presbytère et sert de marche à l’entrée. Les autres pierres formant le pavage servent depuis 1908 de couverture au mur d’enceinte du nouveau cimetière construit à cette époque.

Période révolutionnaire 1789-1799

Nous ne saurions passer sous silence la grande crise de 1793.
Le comité républicain siégeant à Herment mit à sac l’église de Verneugheol en 1793.

On brûla devant la porte de l’église les ornements et les statues, on foula les reliques, on emporta les vases sacrés, on descendit les cloches pour les convertir en monnaie, on renversa la flèche qui s’élançait majestueusement dans les airs (celle qui existe n’a qu’été « arrangée » avec les débris de l’ancienne). Quand cette poignée de meneurs exaltés survint, elle put impunément tout oser à Verneugheol.

Le peuple si calme, si religieux, fut glacé de stupeur, il laissa faire en gémissant ne sachant comment résister.
Le curé de l’époque, Pierre Soubre, quand il fallut choisir entre le serment constitutionnel et sa conscience, n’a pas hésité : « rester fidèle à Dieu plutôt que de souiller son sacerdoce par un parjure. »
Sans se troubler à la vue de l’orage qui montait, sans trembler pour sa vie, il dédaigna d’émigrer. Il resta caché au milieu de ses ouailles pour leur continuer son ministère et les prémunir contre les enseignements de « l’intrus » (le nouveau prêtre nommé par le comité républicain) qu’on leur avait envoyé.
Celui-ci s’appelait Prodon, il était entré en fonctions en juillet 1791. Il ne paraît pas que la paroisse l’eut en vénération, car avant même que 1793 éclata dans toute sa vigueur, il jugea prudent de disparaître. Son passage fut si insignifiant que la tradition ignore jusqu’à son nom. Il a fallu consulter les registres de la commune pour le consigner.
Tandis que les curés Soubre et Achard subsistent avec vénération chez les anciens qui racontent avec saisissement ceux qui les cachèrent et où ils accomplirent leur ministère.
Quatre maisons eurent l’honneur de s’intéresser à eux. Ce sont les Legoy des Poux, les Auroux de Trabatergue, les Ussel et Mandon d’Angoilat. La famille Leblanc de Ribièras les recueillit aussi. De temps en temps la Lignière et Chatonnier.
Au château de Barmontet, on avait fait au curé Soubre, une cachette dans l’épaisseur de la couverture en chaume de la grange.
Les familles aisées recevaient à tour de rôle le curé la nuit et faisaient le guet pour lui permettre de célébrer la messe, de baptiser, confesser, bénir les mariages.
Le curé Soubre par prudence ne disait jamais la messe dans la même grange deux nuits de suite.
D’autre part, la proximité de ses cachettes le mettait en garde contre les patriotes de la ville d’Herment. Ceux-ci animés du zèle républicain le plus dur,
ne manquaient pas d’aller à la chasse aux calotins (les curés) au premier bruit qui leur arrivait sur leur présence dans tel ou tel village.
En 1793, malgré la bonne volonté des amis de M. Soubre, la surveillance devint si active qu’il ne fut plus possible de l’héberger les nuits. Toute ce qu’on pouvait faire, c’était à la faveur des ténébres célébrer les sacrements à la hâte dans une grange. Le proscrit se retirait aussitôt après dans les bois de bouleaux d’Angoilat du coté de l’étang de Malgane pour y passer la nuit aux intempéries.
Qu’on ne s’imagine pas que le confesseur était là en sécurité. Les sansculottes après avoir visité les maisons d’Angoilat battaient les haies et les « boulottières » (plantations de bouleaux = boulaies) pour l’y rechercher. Pour parer à cette malice infernale, deux fidèles du pasteur, Ussel et Mandon, avaient un cri de convention. Dès que les patriotes se présentaient, ils le proféraient, c’était le signal pour le curé Soubre de quitter sa cachette et gagner en toute hâte le bois des Poux ou du Trabatergue où l’on usait au
besoin des mêmes procédés.

Fontaines célèbres

Jadis à Verneugheol, il y avait deux fontaines célèbres dans la paroisse et même au loin.

- la fontaine St Martial : placée au sud-est du bourg au bas du mamelon qui touche au pont neuf. A droite du petit pont du chemin des Frauds. On venait y demander la guérison des membres.

- La fontaine St Martin : située au nord-est du bourg dans le pré de Vazeilles. On y demandait la guérison des fièvres si répandues dans les montagnes.

Monument druidique

Ce monument se trouve à l’est du village du Montely. On l’appelle le rocher des trois tourtes. Il est composé de trois énormes rochers superposés et allant toujours en
diminuant dans leur forme pyramidale si bien qu ‘autour du second on peut circuler sur celui qui sert de base.
Le denier est perforé à son sommet, en passant le bras par l’ouverture, on imprime un mouvement de rotation à une pierre qui se trouve à l’intérieur de la cavité. Dans le pays, on appelle le bruit de cette pierre « le son de la cloche »
En recul du monument, adossé à la colline, on trouve un autel druidique détruit mais parfaitement reconnaissable. Les pierres de support sont encore debout. Celle servant de table et celle du devant de l’autel sont seules renversées. Cette ruine, pour être inconnue des savants n’en est pas moins un des vestiges les plus originaux et les plus curieux de l’ère païenne.
La contemplation est importante, malgré les siècles, on dirait quelque chose d’emprunté à ces vieux monuments de l’Egypte dont la solidité brave le temps.
On ne pouvait mieux choisir d’endroit triste et sauvage pour fasciner l’image d’un peuple habitué à la crédulité.
Avec quels engins a-t-on pu mener en place de pareils blocs, les asseoir les uns sur les autres ?
A quoi servaient ces roches évidemment disposées par la main de l’homme ?
Les trois tourtes servaient elles de tribunes sacrées pour haranguer le peuple avant d’immoler les victimes humaines sur l’autel attenant ?

Voila qui pique la curiosité sans la satisfaire.

Voie romaine

Le chemin de Jules César allant de Limoges à Clermont passe par Verneugheol. Il prend la paroisse par le nord-est et la traverse sur la lisière l’espace d’une demi-heure.
Il sort de Verneugheol au-dessus du village des Aymarrds pour se diriger sur Giat. A part quelques endroits où il conserve son gros cailloutage, il est presque partout en mauvais état.
On suit très bien sa trace sous le puy au pont de Soulier, dans les taillis débouchant au pignon sud de la maison Chevalier. La terre qui touche à la maison en conservait de belles traces. Comme la voie avait été creusée dans ce champ, on l’a comblée. Le cailloutage reposait sur du béton ; les bords de la voie pour arrêter les éboulements étaient bâtis en ciment. Les propriétaires ont détruit tout ce qui gênait leurs labours, mais où la voie est profonde, elle se découvrirait sans peine.

Ville de Ligny

On appelle de ce nom un village détruit. Il est au-dessus du rocher des trois tourtes. Il y a peu de temps, on voyait encore des restants de murs clôturant des jardins, indiquant d’anciennes maisons. En remuant les pierres, on trouvait des débris de vaisselle, des cendres. Aujourd’hui (en 1871, soit que le village des Aymards, assez proche, ait
profité d’une partie des pierres pour bâtir ou clôturer, soit que la végétation ait gagné sur les murs, on ne remarque aucun mur ; il n’y a que des pierres pêle-mêle recouvrant le sol ou des parties de fondations. Bientôt les semis de sapins qui enclavent la ville de Ligny en feront disparaître jusqu’à la trace.
Qui a détruit cette ville ?
Les uns accusent la guerre, d’autres la peste qui décima à peu près tous les malheureux habitants. Ceux qui en échappèrent s’enfuirent à tout jamais de ces lieux de désolation.

Ville de Beauclerc

Sur le plateau de Voingt qui joint à l’est le village des Aymards, à l’ouest celui de chez Ardot, se trouvait autrefois une ville du nom de Beauclerc.
Qu’était cette ville quand à l’ancienneté ? A l’importance ? Quel emplacement précis ? Quand a-t-elle disparu ? Il est bien difficile de le dire exactement.
Ce qu’il y a de certain, c’est que le plateau de Voingt possède en plusieurs endroits des débris de poterie gallo-romaines.
On a découvert lors de la création de la route de Voingt à Giat des constructions romaines, des pavés à larges briques, un aqueduc en pierres de grande taille, une grande quantité d’urnes funéraires et des vases à usage domestiques.
En 1882 (après la mort du curé qui a écrit le livre d’où sont extraites ces lignes) la ville de Beauclerc a été fouillée par Tardieu d’Herment. Il y a trouvé un temple, un amphithéâtre, une nécropole, des vases. Cette ville gallo-romaine fut détruite au troisième siècle par des hordes de Chrocus.

Le Presbytère

L’antique presbytère de Verneugheol était une maison de cinquante huit pieds de long sur dix huit de large. Il était couvert de paille, bâti en pierres et en glaise. Il formait avec l’écurie actuelle un angle droit.
Le nouveau presbytère fut commencé en 1870 tandis qu’au loin tonnait le canon avec la Prusse. La vieille cure était démolie, les travaux de la nouvelle furent arrêtés à la Toussaint 1870 par manque d’argent.
En été 1871 on put contracter l’emprunt nécessaire à l’achèvement des travaux. Les personnes honorables qui vinrent à notre secours sont Mrs Beraud instituteur, Renoux adjoint au maire, Eugène Ussel d’Angoilat, Gaspard Gaillot de chez Gaillot, Richard de Fayat.
En novembre 1871, le presbytère était logeable.La cérémonie d’inauguration eut lieu le 25 août 1872.

Liste des villages de Verneugheol

Sous Mr Desortiaux curé de Verneugheol (de 1810 à 1843)) la commune perdit le village de la Prebière que l’on donne à la commune d’Herment.
Le Villevaux s’est également annexé à Herment, seule la maison Rochon se trouve encore de Verneugheol en 1873.

Liste des villages, hameaux ou fermes isolées et les moulins :
Chantagril                                                                                           Les Collanges                                                                        Le Montely                                                     Le moulin du Montely (ou de chez Carréas)                                     Les Aymards                                                                    Chassignolles

Les Aymards forment deux villages. Ceux d’en haut et ceux d’en bas, plus le château.

Cressenssat                                                                                La Sagnette                                                                           Angoilat

Le Trabatergue                                                                           Coussat                                                                                 Chez Gaillot

La Lignière                                                                                  Le Moulin de la Lignière                                                         Fayat
Ribièras                                                                                       Moulin de Ribièras                                                                 Chatenier
Moulin du Souchal                                                                       Le Souchal                                                                             Moulin de la Roche
Tessonnières                                                                               La Néris                                                                                 La Jassat
Barmontet                                                                                    La Gagnerie                                                                           La Porte
Le Village                                                                                     Les Poux                                                                                Le Gluforet
Laveix                                                                                          La Conche                                                                              Barberolles

Le meunier de la Lignière est également propriétaire du Moulin de Ratelade prochede celui de la Lignière . Il porte le nom de son ancien propriétaire . Ratelade de
Feydet (commune de Giat) .L’Etang de Malgane avait jadis un moulin, il a disparu complètement .L’ étang de Coussat a perdu le sien par suite de son des sèchement
Tous ces villages réunis avec le bourg donnent en 1873 environ 950 habitants.

Climat

Le Climat de Verneugheol inclinerait au froid. Il est généralement sain et permet à ses habitants d’arriver à la longévité. Il n’est pas rare de rencontrer des octogénaires.
Le bourg de Verneugheol, les vallons de Malgane, de Laveix jusqu’à l’étang de Farges sont quelque peu marécageux, aussi le brouillard s’y pose souvent à la tombée de la nuit et y entretien une fraîcheur désagréable et souvent nuisible aux récoltes. Les beaux jours ne commencent qu’en juin pour finir en septembre. Les autres mois sont plus ou moins pluvieux, sujets aux giboulées, à la neige qui tombe parfois en quantité. Comme le pays est peu accidenté, les vents du sud-ouest y sont terribles. Généralement les orages ne s’y arrêtent pas, ils gagnent la chaîne des Monts d’or ou prennent la direction de la Miouze. Ils sont fréquents et la foudre frappe souvent.

Nature du sol

Le sol est argileux. Sans être des plus fertiles, s’il était mieux cultivé, il se prêterait à de nombreuses améliorations. Les anciens ont défriché les endroits les mieux situés. Ceux qui sont restés incultes ne demandent qu’à être ouverts. Personne n’y songe ! Il est vrai que cette transformation n’est pas facile, l’émigration rend de jours en jours les bras plus rares si bien que plus d’un propriétaire préfère laisser en chaumes quelques héritages, plutôt que de donner des gages ruineux à des domestiques.
Ces derniers temps, on a bien fait d’effectuer des semis de pins et autres essences. Ces jeunes bois sont de la plus belle venue. Bientôt ils formeront des forêts qui briseront les vents, abriteront les héritages, fourniront des sources à l’irrigation, changeront l’aspect monotone du pays, donneront un jour des coupes très lucratives. Pour le moment, les propriétaires de moutons souffrent,ils ne peuvent laisser y aller leurs troupeaux.

Culture

Le pays ne produit guère que le seigle. On récolte un peu de froment mais en si faible quantité qu’on ne peut en tenir compte pour l’alimentation. On fait de l’avoine, du sarrasin (ou blé noir), beaucoup de pommes de terre, des raves, un peu de chanvre. La grande richesse consiste dans l’élevage du bétail. C’est là la branche rémunératrice qui soutient les maisons, paye les charges. Le beurre et le fromage donne à la bonne ménagère de quoi entretenir les enfants et subvenir aux dépenses de la maison.

Etangs

Au moyen âge, les religieux avaient rendu d’immenses services à l’agriculture en défrichant. La noblesse à son tour avait su par la création des étangs utiliser de vastes
terrains jusque là improductifs. Verneugheol en possédait trois : Malgane – Fayat – Coussat aujourd’hui desséché. La pisciculture était cultivée sur une vaste échelle. Tous les poissons d’eau douce capables de réussir dans les eaux de nos parages y ont été importés. Ce sont la carpe, la tanche, le brochet, l’anguille, la perche, la truite.
Il y a une espèce d’engouement pour le poisson de mer, celui de nos étangs luttera avec avantage auprès de nos connaisseurs. De tous les poissons, la carpe est celui qui réussit le mieux. Au bout de six ans, elle pèse deux à trois livres.

Moeurs

L’habitant de Verneugheol est berger et laboureur. Il ne s’inquiète pas de politique Il ne se lance pas dans l’industrie. Né dans les bruyères, il veut y mourir.
Il a peu d’argent mais récolte son blé et ses troupeaux lui donnent de quoi faire face à l’établissement de sa famille.
Le pays était autrefois, par moments, légèrement tapageur, aussi la jeunesse après quelques libations d’auberge, aimait aux foires et fêtes à montrer à l’aide du bâton, la force de son bras dans les querelles insignifiantes où plus d’une fois le sang coulait. On trouve encore des anciens qui aiment à raconter ces hauts faits peu dignes de leurs cheveux blancs. Ici l’esprit de famille est excellent. C’est ce charme puissant de la famille, c’est l’amour du sol natal qui arrêtent le dépeuplement de nos pacifiques montagnes.
On consent bien à devenir maçon, scieur de leng, chanvreur, terrassier, cocher de voiture, mais à la condition qu’après quelques lucres, on reprenne les habitudes traditionnelles.
L’émigration qui est la plaie de nos contrées a cela de bon qu’on la subit comme une nécessité pour dégager la maison de ses charges. L’enfant de 14 ans part par besoin mais il garde le souvenir de sa chaumière, du tilleul qui l’ombrage, du clocher. Le cultivateur aime les longues veillées d’hiver, il a la passion de rechercher les nouvelles, de les colporter, de les grossir. Généralement le paysan hérite des biens et des querelles de ses père et mère. On pardonne en apparence et on garde pour l’occasion le levain de la vengeance. A côté de cette duplicité règne le mal de l’envie. On ne pardonne pas à son voisin de prospérer plus que soi.
On devrait penser, qu’avec ce tempérament de rancune, les procès soient nombreux et à la mode. Que l’on se détrompe ; on allait jadis dans cette voie. Maintenant, on s’est corrigé et on se contente de la justice de Paix ou d’arbitres choisis à l’amiable. L’émigration a amené le luxe, le goût de la dépense. Les costumes traditionnels ont disparus.
De son coté, le père de famille qui a voyagé a contracté les habitudes de dépenses et ne se corrige pas en entier. Il conserve le besoin de temps en temps de hanter le cabaret. Plus d’un paysan ne va pas tant à la foire pour le commerce que pour passer de copieuses libations. Partout ailleurs, il regrette l’argent, à l’auberge, jamais. Il ne calcule pas qu’en assistant, bon an, mal an, à 40 foires, il paie à une consommation déplorable, un impôt exorbitant.
De là cette autre honte pour le pays : ne pas traiter la moindre affaire sans la bouteille. Le jus de la treille produit l’effet magique de déterminer les volontés.

Coutumes et usages

Le pays malgré les bouleversements causés par la révolution a gardé la plupart de ses vieilles traditions. Ainsi, il est rare que le père ne suive pas le droit coutumier de favoriser l’un de ses enfants de la portion disponible. Cette coutume empêche à chaque génération le partage des propriétés. Presque tout le monde se marie sous le régime dotal. Ce régime en apparence frustrant pour l’épouse ne l’est pas dans la réalité. Car à quoi peut prétendre cette dernière, sinon à conserver intacte sa dot. Ce régime ne lui ferait tort qu’autant qu’elle aurait augmenté notablement le fond commun, lors, il est d’expérience, qu’il n’en est rien. Ici, tout vient des sueurs du mari.C’est lui qui va à la campagne, c’est lui qui fait les affaires tandis que la femme n’aide qu’un peu aux travaux des champs, rien au-delà. En général, ses soins se bornent à élever les enfants et à leur procurer quelques vêtements.Surpris

Deuil des femmes :
Lorsqu’une femme a perdu son mari, il est de règle de ne sortir que la tête voilée. L’usage du pays est de prendre le capuchon de serge. L’opinion est inflexible, il faut aller, même aux beaux jours, aux foires ou à la messe avec ce pardessus.
Repas mortuaires :
Chaque fois que l’on perd un membre de sa famille, au retour du service funèbre, il est de règle que la maison du défunt paie le dîner à tous ceux qui l’ont accompagné à sa dernière demeure. A ces repas, outre les parents et amis, se trouvent les voisins, les porteurs…Le repas, qui devrait être frugal, devient copieux et pour certains, un festin. A la fin du repas, plus d’un convive s’est mis de bonne humeur et tient des propos déplacés pour la circonstance jusqu’à parler de remarier la veuve ou le défunt.
Mariages :
Lorsque deux ou trois mariages se célèbrent à la même messe, les garçons de chaque noce tiennent par-dessus tout à sortir leur mariée la première de l’église. De là des conflits regrettables où le sang a coulé jusque dans l’église. Cette sauvagerie a traversé les siècles et de nos jours, elle ne demanderait qu’à reprendre si le prêtre ne menaçait de sévir. La raison de cette déplorable manie provient d’une grossière croyance qui veut que la mariée qui sortira la première de l’église donnera le jour à des garçons tandis que les autres n’auront que des filles.
Superstitions
On croit sans conteste aux esprits malfaisants (ou loup garou) qui se promènent la nuit et causent des terreurs effroyables à qui les rencontrent. On croit que le lutin – esprit vagabond – s’amuse la nuit à promener les chevaux, à tresser leurs crinières.
Les sorciers guérissant par sortilèges sont communs. Il y en a pour toutes les maladies. Nous en avons connu un qui avait promis de rendre la parole aux muets de naissance. La justice l’arrêta dans ses merveilleuses opérations. Les femmes ont grande confiance dans des morceaux de papier ordinaire percés d’un certain nombre de traces. On n’a besoin que de graisser le papier avec du beurre et de l’appliquer à l’endroit endolori pour sentir à l’instant un soulagement radical, le mal s’étant échappé par les trous pratiqués à dessein.
Avez-vous une pleurésie ? Prenez un chat, égorgez-le, ouvrez-le tout palpitant, les entrailles fumantes, appliquez le sur le côté du malade, vous êtes garanti…
Avez-vous une douleur rhumatismale localisée ? Ecorchez un lapin vivant, appliquez la peau sur l’endroit souffrant, gardez l’emplâtre, dûsse la peau se putréfier sur place, mangez la chair du lapin, ne craignez rien, le rhumatisme a disparu…
On place de petites pierres blanches et vertes dans un sachet cousu avec soin, on le suspend à la tête de la vache entre les deux cornes et infailliblement la vache n’urinera plus de sang…
Certains sorciers sont encore plus experts. Il suffit de leur raconter la maladie pour l’enlever sans se déranger.
D’autres charmeurs guérissent les brûlures en soufflant dessus.
Il y en a même qui charment les fusils chargés au point d’en braver la décharge. La chronique ne dit pas si ces fiers braveurs ont autorisé sur eux l’essai de leur art !..
Certains brident les loups. En prononçant une formule, le loup passera à travers les troupeaux de moutons sans y toucher.
A peu près tous les paysans croient fermement que les sorciers ont le secret d’enlever le lait des vaches de leur étable pour le faire passer dans une autre…d’ôter au lait sa crème…
La foule croît aux revenants.
Une femme va à la foire, elle rencontre une belette qui lui coupe la route, elle peut rentrer chez elle, sa foire serait malheureuse. Quelques-uns croient aux mauvais esprits rendus dans les airs qui empêchent les raves de réussir d’où l’art de brandonner. Il consiste à parcourir le 1 er dimanche de Carême, avec des torches de paille allumées, le champ à ensemencer. Avec ce procédé, les esprits malfaisants disparaîtront comme par enchantement, les raves seront magnifiques et abondantes…

Date de dernière mise à jour : 27/04/2016